La France est une organisation plutôt large : plus de 67 millions de membres. Depuis quelque temps, nous vivons dans une véritable apocalypse ( qui veut dire révélation). Cette apocalypse amène inexorablement  le « Système France » à se réinventer.

c’est la deuxième fois que je m’appuie sur un phénomène national pour interpoler ce qui se passe à une plus petite échelle au niveau des entreprises. Comme souvent, je vais m’appuyer sur le méta-modèle d’une Dynamique en Spirale (Spiral Dynamics en anglais, SD en abrégé) pour apporter un éclairage du phénomène qui se veut pertinent, et qui apporte un éclairage différent de la sociologique qui trouve ici (comme dans d’autres cas) sa limite (de par le niveau SD dans lequel elle se trouve).

La politique sociétale de l’actuel gouvernement est très centrée sur le niveau « ER-orange » de la SD. Cela peut sembler plutôt pertinent quand nous voyons que l’administration est encore très teintée dans le niveau précédent : « DQ-bleu ». Là où le bât blesse, c’est que le gouvernement (comme beaucoup de directions d’entreprises) se polarise sur le côté « malsain » du paradigme, en ne se concentrant que sur la réduction des coûts et le mérite individuel (pour faire court).

Nous voyons donc pleinement les conséquences d’une tentative de transformation d’organisation mal menée: un président qui croit savoir comment transformer une organisation SANS JAMAIS Y AVOIR ETE FORME.

« Formatage » et limites de nos dirigeants

C’est très intéressant de voir le « pédigrée » en terme de formation de celles et ceux qui veulent nous transformer ou piloter une transition (écologique ?):

  • Emmanuel Macron : IEP (Science Po) , ENA (Ecole Nationale d’Autisme comme aime l’appeler Hervé Serieyx)
  • Edouard Philippe : IEP (Science Po) , ENA
  • Bruno Lemaire : Sorbonne , IEP (Science Po) , ENA
  • Gérald Darmanin : IEP (Science Po)
  • François de Rugy : IEP (Science Po)
  • Et je terminerai par la « pauvre » Emmanuelle Wargon dont le non verbal criait son incompréhension et son impuissance devant les « gilets jaunes » présents sur le plateau à l’émission de LCI « La grande explication » : HEC , IEP (Science Po) , ENA.

Les écoles comme l’IEP ou l’ENA sont très centrées « orange » (compétition, rentabilité) et « bleu » (nous, donc vous, l’élite, avez la « vérité »). Le « système d’exploitation » implémenté dans l’esprit des élèves est assez sélectif : seules les solutions conformes à la « programmation » est entendue (passée par l’entendement) et comprise. cette programmation crée non seulement de « l’entre soi » mai aussi un complexe de supériorité (et de non écoute des autres, d’où la qualification d’autisme de Serieyx) qui est en général perçu comme de l’arrogance mêlée à du mépris.

La réaction des personnes précédemment citées face au phénomène des « gilets jaunes » est assez symptomatique. Leur mindset/formatage est clairement inadapté à percevoir la réalité du phénomène.

NB : en entreprise, nous avons des formatages similaires avec des concentration d’alumni de grandes écoles …

Les limites du mouvement des « gilets jaunes »

Ce mouvement des « gilets jaune » peut être vue comme une réaction systémique du « Système France », qui renforce l’émergence du niveau « FS-vert » très présent dans le mouvement (un peu comme, à une moindre échelle, l’émergence de « corporate hackers » dans les grandes entreprises):

  • relativité : pas de chef, volonté de fonctionnement en largeur, tous le monde est « égal », pas de représentant (= orange)
  • termine les niveaux orange et bleu : pas de chef, pas de représentants, pas de syndicats, pas de parti politique. Le « dégagisme » débuté en 2017 continue et se renforce.

Le côté vert rend l’organisation du mouvement très délicate, nous le voyons dans les tentatives d’élection de représentants (orange). Le côté DIY de vert (Do It Yourself = on se débrouille par soi-même) ne facilitant en rien la tâche.

Nous voyons également les effets de la descente en « bleu » chez certains participants (recherche d’un « sauveur » intègre en réponse à tous ces « politiciens pourris »)

Comment les choses vont évoluer dans l’avenir ? Difficile à dire, observons comment le Système va continuer à évoluer vers FS-vert.

Quel beau « chaos créatif » nous vivons ….!!

NB : toute ressemblance avec des situations en entreprise n’est pas fortuite …

EDIT du 23/12/18 :

Suite à l’épisode 6, il peut aussi être intéressant de regarder le phénomène sous un angle supplémentaire, plus « psychologique », celui de l’analyse transactionnelle.

En mettant de côté les factions des extrêmes ( droite et gauche), des casseurs et des pillards, nous pouvons voir que le triangle dramatique de Karpman ( Wikipedia ) s’applique à une grosse part de la population des « gilets jaunes ». Nous avons deux principales populations :

  • La grosse partie qui est dans le rôle de « victime du système » (mondialisation, l’Europe, etc…) qui cherche un « sauveur » en la personne du président de la république (et être en colère contre lui parce qu’il ne les sauvent pas depuis 18 mois qu’il est à son poste…), avec la croyance qu’il serait en pleine mesure de résoudre leurs soucis de vie.
  • une petite partie, principalement celles qui continue de manifester à l’épisode 6, et qui sont plutôt dans le rôle de « sauveur » (plus « violent », déterminés et jusque boutiste) et qui veut « détrôner » le « sauveur »  (alias le président de la république) jugé incapable ou corrompu.