Avec l’arrivée de la loi PACTE ( https://www.economie.gouv.fr/loi-pacte-entreprises-plus-justes ) et la mode de l’holacracie, la notion de raison d’être a le vent en poupe. D’après Bruno Le Maire, » la raison d’être sera au coeur du capitalisme du XXIe siècle ». La raison d’être semble donc être le principal actif des entreprises pour créer de la valeur partagée.
La version 4.1 d’Holacracy Onetm
, Article 1.1.a nous donne la définition suivante d’une des caractéristiques d’un rôle : » la « Raison d’Être », désigne une capacité, un potentiel ou un but inaccessible que le Rôle va poursuivre ou manifester au nom de l’Organisation. ». « Raison d’être » est la traduction en français du mot anglais « Purpose ».
Intéressons-nous à quelques « raison d’être » :
Groupama : « Nous sommes là pour permettre au plus grand nombre de construire leur vie en confiance. »
ATOS : « Chez Atos, notre mission est de contribuer à façonner l’espace informationnel.
Avec nos compétences et nos services, nous supportons le développement de la connaissance, de l’éducation et de la recherche dans une approche pluriculturelle et contribuons au développement de l’excellence scientifique et technologique.
Partout dans le monde, nous permettons à nos clients et à nos collaborateurs, et plus généralement au plus grand nombre, de vivre, travailler et progresser durablement et en toute confiance dans l’espace informationnel. » ( https://atos.net/fr/lp/rapport-integre-2018/strategie )
Crédit Agricole : « agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ». ( https://www.credit-agricole.com/le-groupe/projet-du-groupe-et-ambitions-2022/notre-raison-d-etre )
Carrefour : « Notre mission est de proposer à nos clients des services, des produits et une alimentation de qualité et accessibles à tous à travers l’ensemble des canaux de distribution. Grâce à la compétence de nos collaborateurs, à une démarche responsable et pluriculturelle, à notre ancrage dans les territoires et à notre capacité d’adaptation aux modes de production et de consommation, nous avons pour ambition d’être leader de la transition alimentaire pour tous. » ( http://www.carrefour.com/fr/actualites/le-conseil-dadministration-de-carrefour-propose-de-doter-le-groupe-dune-raison-detre )
En regardant de près ces raisons d’être par le biais du modèle des doubles niveaux logiques de changement et d’apprentissage ( https://www.jfinsights.com/niveaux-logiques-dilts-revisites/ ), nous nous rendons compte qu’elles sont pleinement dans le domaine existentiel et au service de l’ambition ou de la vision stratégique de l’entreprise, que se sont donc plus des missions.
A l’inverse, quand les entreprises et les organisations se penchent sur le diptyque Vision + Raison d’Être (majuscules), elles mettent l’accent sur le côté Essentiel des choses. Ce côté Essentiel a la particularité d’être universel et de connecter les gens à quelque chose de plus grand qu’eux.. C’est ce qui se passe quand le tailleur de pierre qui construit la cathédrale Notre Dame de Paris, à la question « que faites-vous ? », répond : « je construit la plus belle cathédrale du monde -mission- pour que les gens puissent s’élever spirituellement – Vision »
La Vision (grand V) se décrit sous la forme d’un monde où certaines choses, toutes positives, sont présentes ou améliorées. C’est une utopie au sens étymologique du terme qui a pour intention de connecter les clients et toutes les parties prenantes à quelque chose de plus grand que nous. Elle va pouvoir nous toucher, nous émouvoir et nous inspirer. Elle peut nous marquer jusqu’au plus profond de notre être, de notre corps.
La Raison d’Être est la façon unique qu’à l’organisation d’être au service de la Vision! Une fois cette Raison d’Être authentique émergée et définie, nous allons explorer le Valeurs qui supportent cette Mission
La mission se trouve dans le monde « existentiel », notre réalité ordinaire, le monde des personnalités-moi egotiques. Autant la Vision ou la Raison d’Être, appartenant au monde de l’Être, n’ont, comme la rose du poème d’Angélus Silésius *, aucun besoin de mission pour être, le monde existentiel semble avoir besoin d’une mission… Cette mission est, à l’instar de ses « cousines » Vision et Raison d’Être a une orientation centripète et non d’altérité. Elle est également plus spécifique de ce fait, est plus facilement comprise et entendable que son alter ego, la Raison d’Être.
A titre d’exemple voyons ce que cela peut donner dans la réalité, pour une entreprise, System’hackoeur ( https://system-hackoeur.com ) auprès de laquelle nous avons fait émerger les différentes composantes pour les rendre statutaires :
Vision : Un monde où les êtres humains, dans l’intelligence des coeurs, partagent beauté et douceur.
Raison d’Être : Prendre soin des aspirations à mieux être des gens, entre Essence et existence
Nous voyons ici l’universalité et l’altérité de ces deux points. Quand nous passons à la mission de l’entreprise, nous pouvons facilement nous rendre compte que nous changeons de domaine : Proposer une transformation managériale et organisationnelle, qui soit collective et fédératrice, fluide et universelle.
Nous voyons que la mission est bien plus opérationnelle que la Raison d’Être, mais qu’elle reste néanmoins clairement alignée sur cette dernière, et c’en est heureux ! Elle reste orientée sur son « externe », mais clairement focalisée sur ses clients. Nous perdons ici le côté universel que nous trouvons habituellement dans la Raison d’Être. C’est en général ce côté plus opérationnel et orienté client qui parle plus facilement au grand nombre.
Nous pouvons également noter que les divers éléments de la modélisation des facteurs de réussite ( SFM, voir : https://www.jfinsights.com/modelisation-facteurs-de-reussite-pourquoi-s-y-interesser/ ) sont autant d’éléments qui donnent du sens aux diverses parties prenantes de l’organisation :
- Vision
- Raison d’Être
- Valeurs
- Ambition
- Mission
- Rôles
Vous désirer en savoir plus sur comment faire émerger tous ces éléments de l’ADN de votre organisation ? Pensez à nous questionner ( Mobile 06 38 76 68 19) : nous sommes une équipe d’une demi douzaine de passionné.e.s hautement compétent.e.s à votre service.
*: Angelus Silésius « Le Pélerin Chérubinique. Description sensible des quatre choses dernières »
Ohne Warum
Die Ros’ ist ohn’ Warum, sie blühet weil sie blühet,
Sie ach’t nicht ihrer selbst, fragt nicht, ob man sie siehet. (I, 289)
Sans pourquoi (donc sans mission…)
La rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu’elle fleurit,
N’a souci d’elle-même, ne cherche pas si on la voit. »
2 Comments
Ces notions apparaissaient déjà dans les années 60, mais avec d'autres mot, dans le monde des projets de coopération au développement.
L'outil du cadre logique (logic framework) se destinait, et se destine encore actuellement , à présenter l'essence d'un projet dans une matrice de 4 lignes et 4 colonnes, en une page A4.
Les lignes présentent la logique verticale qui ressemblent d'une certaine manière à l'ensemble "Raison d'être, mission et vision", avec dans la première colonne:
- Impact global (raison d'être)
- Objectifs spécifiques (vision)
- Résultats immédiats (mission)
- Actions (comment)
La quatrième colonne et celle des hypothèses externes qui doivent se concrétiser pour que le niveau (ligne) puisse être atteint et les deux colonnes centrales sont celles des indicateurs de validation et les sources de vérification.
Comme quoi, Lavoisier avait raison, rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme !
Activités
Dans le modèle des doubles niveaux de transformation et de la modélisation des facteurs de succès, la Vision (avec un grand Vé) est plutôt quelque chose comme une utopie. Ici c'est l'ambition qui correspond aux "objectifs spécifiques" (vision avec un petit vé dans votre modèle)
Le "comment" se retrouve au niveau des comportements : https://www.jfinsights.com/niveaux-logiques-dilts-revisites/
merci du feed back
Bien @ vous
jacques
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