Cette question se pose aussi bien pour des individus, des équipes, des entreprises, des collectivités (locales, régionales ou nationales) des pays entiers, et même pour l’Humanité. En fait cela concerne toute organisation humaine, quelle que soit sa taille. La robustesse est encore d’actualité dans le monde des affaires, j’en veux pour preuve les divers « crash test » pour le système bancaire. La question fondamentale est : la robustesse est-elle suffisante dans un monde VICA, ou  être résilient est-il incontournable ?

 

Résilience : plier sans casser !

 

Tableau comparatif : fragile – robuste – résilient – antifragile

FRAGILE

ROBUSTE

RESILIENT

ANTIFRAGILE

Icone représentative Verre, oeuf, bébé Chateau fort Roseau Muscle / ADN / système immunitaire
Structure d’entreprise  N.A. Pyramidale, silo Réseau organique
Attitude face au changement Peur Déni, renforcement Accueille, teste Auto-adaptation
Réponse au changement Casse Repousse/manage Fléchi/absorbe s’adapte (Darwin)
Vitesse de changement Idéalement jamais Lente moyenne Rapide
Focalisation sur: Protection Survie/maintien Process, outils, agilité Essence
Niveau Spirale Dynamique * Beige, violet Rouge, bleu Orange, vert Jaune, turquoise

Fragilité, robustesse, résilience.

Les choses fragiles sont assez connues : un verre, un oeuf, un bébé, etc.

La métaphore pour le robuste est le château fort médiéval, et pour la résilience, c’est le roseau qui plie mais ne casse pas en cas de tempête (concept popularisé par la célèbre fable de La Fontaine, le chêne et le roseau). Quand la tempête est finie, le roseau reprend sa position initiale qu’il avait avant l’arrivée de la tempête. Ce billet introduit l’état supplémentaire  « résilience » qui n’est pas évoqué dans l’approche originelle de Nassim Taleb. Nous avons pensé que cet élément manquait dans son approche. A noter également, que dans certains secteurs, la notion de résilience intègre également l’anti fragilité (pour le CERAMA, entre autre : https://www.cerema.fr/fr/activites/prevention-risques/vulnerabilite-resilience ).

Antifragilité

Le concept d’antifragilité a été récemment développé par Nassim Nicholas Taleb dans son livre éponyme.

la vidéo suivante (en anglais, possibilité de sous titres anglais) résume son approche :

Un Système antifragile est un système  qui se renforce de lui-même quand il subit une agression.

Un muscle, un système immunitaire, l’ADN, l’évolution des espèces (et donc l’évolution de l’Homme) sont des phénomènes antifragiles.

Dans le domaine de l’agriculture, les cultures intensives mono produits sont robustes (jusqu’à un certain point, et avec l’aide des produits phytosanitaires … d’où la résistance de l’agriculture « industrielle » à leur suppression ! ), la permaculture permet, de son côté, d’avoir une agriculture antifragile.

L’agilité est une recherche du Système pour gagner en résilience.

L’antifragilité semble être le seul état capable de survivre à ce que Taleb appelle un « cygne noir » : le tsunami qui a submergé la centrale de Fukushima, la crise boursière de 2008 (où la banque Lehman Brothers était robuste, mais pas assez), le météore qui s’est abattu dans le golfe du Mexique il y a 65 millions d’années et qui a fait disparaître les dinosaures, etc… La capacité de survivre à un « cygne noir » est une question critique pour toute entreprise, de la startup en phase d’incubation à l’entreprise du CAC 40 ou du Fortune 500 ! Près de la moitié des entreprises de l’indicateur S&P 500 vont disparaître dans les 10 ans. L’espérance de vie moyenne de maintient dans l’indicateur de ces entreprise va tomber à 14 ans en 2026 ( voir : l’article Inc.com ), elle était de 75 ans il y a un siècle ! Voir également l’article  sur la destruction créative des sociétés

 

Y a-t-il un paramètre synthétique pour pointer les différents états ?

La réponse est clairement OUI. Il s’agit tout simplement de la capacité de réponse appropriée à la complexité! Un Système en bleu au sens de la Spirale Dynamique va interpréter le complexe comme du désordre, du chaos et va chercher à le contrôler pour augmenter sa robustesse. Cela va concerner les organisations publiques ou anciennement publiques (anciennes banques publiques privatisées par exemple). Les organisations en orange vont chercher à simplifier, à devenir agiles (la complexité étant interprétée comme du compliqué). les organisations déjà en vert (assez rare encore) vont chercher à déployer l’agilité en dehors de leurs DSI (Direction des Systèmes d’Information) pour tendre vers plus de résilience, résilience qu’une organisation jaune aura réalisée de par la considération de son Système qui est naturellement résilient, avec son « outil » préféré : l’homéostasie.

Comment aller vers l’antifragilité ?

Le premier levier pour tendre vers l’antifragilité est la culture et le Système. S’axer, individuellement et collectivement (équipe, BU, organisation) sur l’Essence et non plus que sur les niveaux existentiels. L’Essence est naturellement antifragile, l’axe existentiel arrive au mieux à être résilient. Pour un billet sur les deux axes, voir : Les niveaux logiques de Dilts revisités

Des questions, des interrogations, un esprit curieux à assouvir ? Osez demander !

*: pour plus de détails sur l’usage du modèle de la Spirale Dynamique en entreprise : http://www.jfinsights.com/entreprise-2-0-lapport-spirale-dynamique/